Lorsque les membres du gouvernement et les parlementaires se retrouvent sur la même longueur d’onde, cela constitue un fait assez rare. Pourtant, c’est l’entente qu’on vient de constater entre les députés et le gouvernement en la personne de la ministre de l’Environnement à propos de la nécessité d’accélérer l’amendement de la loi relative aux déchets et au contrôle de leur gestion et élimination.
En effet, à la suite de l’appel lancé par nombre de parlementaires en vue de hâter l’amendement de ladite loi n° 96-41 du 10 juin 1996 afin de générer de nouvelles ressources et de produire l’énergie alternative, la ministre a exprimé la même volonté en estimant que cette approche devrait impliquer le secteur privé en la matière, tout en aidant à la concrétisation de la stratégie nationale de transition écologique.
A titre de confirmation de cette orientation, on annonce la clôture du projet stratégique «Education environnementale pour une Méditerranée durable», lancé il y a un peu plus de deux ans, par l’Agence nationale de protection de l’environnement (Anpe), dans le cadre d’un projet financé par l’Union européenne et faisant partie du programme de coopération transfrontalière entre la Tunisie et l’Italie.
Les autorités compétentes semblent être, enfin, conscientes qu’il faut bouger et s’activer en vue de transformer les déchets générant des tracasseries pour les riverains des décharges publiques en un outil bénéfique s’ils sont traités convenablement et, pourquoi pas, recyclés.
Or, on a vu, dans un passé récent, des situations de conflit dans plusieurs régions du pays, plus précisément à Sfax, à Sousse, à l’Ariana et bien d’autres localités, engendrant parfois des situations menaçant d’explosion sociale, comme cela a été le cas à Agareb, dans le gouvernorat de Sfax.
C’est dire qu’il est temps de dépasser les opérations ponctuelles de « rafistolage » et de passer à la recherche de solutions durables impliquant les différentes parties prenantes, à savoir le ministère de l’Environnement, les municipalités, l’Agence nationale de gestion des déchets (Anged) et les services municipaux, l’objectif étant de mener des actions efficaces et synchronisées.
Des efforts sont nécessaires pour assurer la gestion des déchets ménagers et industriels concernant les diverses étapes, dont notamment la collecte, le transport et autre recyclage, laquelle gestion demeure, dans l’état actuel des choses, bien approximative.
Et si l’on sait que la Tunisie produit, chaque année, près de trois millions de tonnes de déchets ménagers et assimilés, et environ 350 mille tonnes de déchets industriels dangereux, on réalise mieux l’ampleur de la tâche que doivent assumer les instances concernées
Il est à espérer, toutefois, que la volonté exprimée par le gouvernement et le parlement sera mise en pratique dans le cadre d’une stratégie et d’un suivi à toute épreuve.